Rome (Italie). Les 26 et 27 février a eu lieu à Rome la rencontre inter-Offices organisée par la Conférence Interprovinciale Italienne CII.
La rencontre a commencé par le Célébration Eucharistique présidée par don Andrea Bozzolo, SDB, et fut suivi par une conférence sur le thème : « Des adultes capables d’engendrer la foi »
Don Andrea a développé le thème en quatre points :
Adolescence et âge adulte. L’adolescent est celui qui va vers la maturité. L’adulte est déjà arrivé à la maturité mais il est toujours en route vers la plénitude. Pour l’homme la croissance regarde l’identité, une identité qui est aussi narrative. Le chemin à parcourir, la plénitude à atteindre n’est pas un fait personnel mais relationnel. Pour découvrir l’identité l’homme doit se mettre à l’écoute de la voix des autres, de l’Autre. Le défi pour l’adolescent est le chemin encore ouvert. Le défi pour l’adulte, qui est arrivé à la plénitude de soi est la relation. L’adolescent s’interroge sur lui-même. L’adulte est celui qui a affronté l’interrogation sur lui-même, L’adulte est procréatif.
Une provocation culturelle « adultes absents » et « adolescents « fragiles et effrontés ». Aujourd’hui nous vivons la contradiction d’adultes non procréatifs et absents. Ce qui compte c’est l’image et non une vision intégrale de l’adulte. L’âge de l’adolescence se prolonge à l’infini et devient plus long que le temps de la maturité. Les adolescents sont toujours plus fragiles et désinvoltes : ils ne reconnaissent pas des adultes significatifs et réagissent en conséquence. L’adulte créatif ne se cache pas derrière l’adolescent, mais se propose à travers son expérience de l’humain comme une personne qui « a combattu le bon combat » et qui transmet une énergie heureuse (don Cimatti).
Une provocation biblique : l’adulte dans la foi. La Lettre aux Hébreux 15,14 reporte la définition d’adulte dans la foi exprimé après un texte christologique significatif Lettre aux Hébreux 15, 7-14. Jésus apprend de ce qui fait souffrir l’homme adulte, c’est celui qui prend conscience de lui-même sur le chemin de la vie, dans la découverte et la réalisation de sa vocation personnelle. Le lieu de l’être adulte est le lieu où Dieu habite, l’adulte arrive au bout en faisant de l’espace à Dieu. Don Bosco a vu en Jésus le maître de la manière familière de se comporter (Lettre de Rome, 1884).
Le don de l’adulte créatif : le témoignage. Le lieu d’origine de collocation du terme témoignage est dans le cadre juridique. On témoigne parce qu’on est informé sur les faits. Nous ne sommes pas auto-transparents, nous sommes une grande question à nous-mêmes. Le témoignage de quelqu’un qui nous indique la lumière de la vérité éclaire le chemin. Le chrétien est appelé à être présent avec le témoignage du levain de l’Evangile, quelqu’un qui a eu la grâce de faire cette expérience. Il n’a pas la vérité en poche mais il est dépassé par la vérité de Jésus et il ne peut pas cacher cette expérience de joie et de rencontre. Il sait qu’il est un témoin qui n’est pas à la hauteur, mais il ne peut pas se taire. Dieu n’est pas un argument, le croyant laisse parler Dieu à travers lui. Dans ce sens nous sommes des témoins crédibles. Le témoignage fait appel à une voix extérieure : Dieu qui parle à la conscience de celui qui écoute. De nos oui et de nos non dépendent des existences.
Dans l’après midi la rencontre est proposée avec sr. Carmen Canales, FMA, Supérieure de la Visitatoriat Marie Mère de l’Eglise qui a approfondi le thème « Communauté d’adultes capable d’engendrer : processus et expériences » conduisant le travail en plusieurs étapes.
Premier pas : avec la technique du café du monde, divisé en trois groupes, tournant autour de trois tables, nous avons repéré un processus et défini trois étapes pour sa réalisation, trois difficultés qu’on rencontre en donnant vie au processus, trois conditions pour donner vie à un processus.
Deuxième pas : écoute du rapport de sr. Maria del Carmen. Nous reportons quelques points de son discours : « Parler de communautés d’adultes implique religieux et laïcs qui ont un devoir éducatif envers les jeunes. Le devoir est d’élargir les fenêtres pour regarder le monde dans un horizon toujours plus grand. Face aux difficultés d’approcher les jeunes il nous vient de demander avec les disciples : « Seigneur ça ne te fait rien que nous mourrions ? ». La réponse de Jésus est forte : « De quoi avez-vous peur ? ». Nous sommes appelés à inventer des processus, dans l’horizon de la création Pastorale.
Les conditions demandées : un changement de mentalité dans le processus d’animation de nos centres éducatifs, une capacité d’apprendre et de désapprendre continuellement, flexibilité et créativité.
Les moyens à notre disposition : se sentir toujours en état permanent de formation, avoir une mentalité plus ouverte et logique de l’itinéraire, sentir la joie de l’appel, des communautés ouvertes et accueillantes, des temps et des espaces consacrés à la mission, des espaces de réflexion sur la structure d’animation, de l’attention aux périphéries.
Certaines orientations pastorales : processus d’initiation à la foi à partir de la participation des parents et des familles, des réseaux de solidarité, la communion des biens.
Troisième pas : le travail en groupe. Chaque groupe a travaillé sur ce qui a été relevé par les groupes précédents. Le devoir du premier groupe : analyser la description des processus trouvés et élaborer des pas pour un processus inter office au niveau local ou provincial qui permette d’engendrer à la foi et élaborer les pas d’un processus qui accompagne les parents à engendrer un chemin de foi dans la vie de leurs enfants. Le devoir du second groupe : relire les conditions trouvées, élaguer, modifier ou ajouter celles que l’on croit nécessaires pour poursuivre un processus d’éducation à la foi, en pouvant compter sur les membres de la communauté éducative et élaborer un processus qui accompagne les enseignants pour créer un chemin de foi dans la vie de leurs élèves. Le devoir du troisième groupe : observer les difficultés écrites, ajouter ce que l’on croit nécessaire. De l’analyse de celles-ci indiquer les changements à faire dans le milieu éducatif pour que ces difficultés ne se manifestent pas et individualiser un processus qui accompagne les animateurs pour créer un chemin de foi dans la vie de d’autres jeunes.
La matinée du mardi 24 février, après la célébration Eucharistique présidée par don Claudio Belfiore, SDB, a été consacrée au partage du travail réalisé dans les groupes. Sr. Maria del Carmen a aidé à réfléchir sur les éléments qui sont ressortis et nous a guidé pour individualiser des indications opérationnelles pour donner vie à des processus qui interpellent tous les milieux, qui ne sont jamais réalisés par une seule personne et pas nécessairement après l’envoi, conduit par un groupe de personnes qui en a donné l’envoi, qui sont des parcours qui demandent beaucoup de temps. Ces critères et parcours identifiés changent vraiment parce que le processus touche la vie, le changement fait partie du processus. Le processus demande la capacité de créer des espaces dans lesquels on peut expérimenter et exercer la décision, de discerner entre ce qui est vieux et ce qui est nouveau dans le sens évangélique.
La seconde partie de la matinée nous nous sommes retrouvés comme groupe provinciale et association, pour échanger les points forts émergés et les pas à réaliser pour améliorer la capacité d’activer des processus. Les rappels au témoignage, à la participation, au soutien, à la reconnaissance de l’autre, à l’accompagnement et à l’évaluation, à la formation qui facilite l’adoption d’un style de collaboration, de communication qui devient partage, ont été relevés par toutes les Provinces.
Sr. Carla Castellino, Présidente de la CII, a conclu la rencontre en soulignant la valeur de la rencontre et du partage des idées et en rappelant trois images qui ont caractérisé les deux journées : le pont comme symbole de rencontre des diversités, la fenêtre qui s’ouvre sur un horizon large, l’énergie heureuse comme engagement de témoignage.
