Rio Grande do Sul (Brésil). Depuis fin avril 2024, des pluies intenses continuent de s’abattre sur l’État du Rio Grande do Sul, au Brésil, et sur les territoires voisins de l’Uruguay et de l’Argentine, provoquant la crue des rivières, la destruction des habitations et des infrastructures, des pannes d’électricité, le manque d’eau potable et de produits de première nécessité, plusieurs victimes et des milliers de personnes déplacées.
L’État est divisé en 497 municipalités et compte 11,3 millions d’habitants, soit 6 % de la population nationale. Sa capitale, Porto Alegre, est la municipalité la plus peuplée, avec 1,4 million d’habitants (données de l’Institut brésilien de géographie et de statistique IBGE).
Selon les données de la protection civile de l’État du Rio Grande do Sul (14 mai), 446 municipalités ont été touchées par les pluies. Environ 80 000 personnes ont dû quitter leur domicile en raison des inondations et d’autres risques tels que les glissements de terrain ou les coulées de boue. Plus de 500 000 personnes sont déplacées, hébergées chez des parents, des connaissances ou ailleurs. Plus de 2 millions de personnes sont touchées dans l’ensemble de l’État, et leur nombre ne cesse d’augmenter. Dans tout l’État, quelque 27 700 sauveteurs s’emploient à secourir la population. Plus de 4 400 véhicules, 41 avions et 340 bateaux sont utilisés (Données).
Les Filles de Marie Auxiliatrice de la Province Notre Dame Aparecida (BAP) sont présentes dans quatre villes du Rio Grande do Sul : Porto Alegre, Rio Pardo, Uruguaiana et Bagé.
Seule la ville de Bagé n’a pas été touchée par les inondations, mais la population souffre toujours d’une humidité excessive dans ses maisons, où elle ne peut souvent ni laver ni sécher ses vêtements. En outre, la ville dépend de produits provenant d’autres régions du Rio Grande do Sul, qui sont submergées par les eaux. Les denrées alimentaires sont rares dans les supermarchés et les prix ont considérablement augmenté car la ville est isolée, sans accès à la capitale en raison des routes bloquées. Les FMA de la Communauté B. Laura Vicuña de Bagé aident quelques familles des quartiers d’Ivo Ferronato et de Malafaia, où elles travaillent dans le domaine pastoral, en leur fournissant de la nourriture et des vêtements.
À Porto Alegre, ville où la rivière Guaíba a atteint 5,25 mètres de hauteur, les FMA de la Casa Santa Teresa ont accueilli 120 personnes. Deux FMA collaborent dans les refuges pour les personnes qui ont tout perdu ou presque. Deux autres offrent leur aide à l’Association des Résidents de Morro Santa Teresa, située au sud de la ville, où fonctionne une « cuisine solidaire » qui prépare des repas pour les sans-abris. D’autres s’occupent des personnes qui arrivent à la maison et, en plus de les aider dans leurs premiers besoins, mènent des activités d’écoute, de pastorale et de prière.
Dans la situation désespérée de Porto Alegre, une FMA a ressenti le besoin d’offrir une écoute pastorale, de l’empathie et de la proximité dans les rues de la ville. Elle a observé que de nombreuses personnes confrontées à la dure réalité de la rue ont besoin de plus que de la nourriture : elles ont faim de présence, d’un regard compatissant, d’une étreinte chaleureuse et de gestes d’affection. Beaucoup choisissent de rester dans la rue plutôt que de chercher un abri, par peur ou simplement parce qu’ils ont tout perdu et se retrouvent sans but. Cette expérience révèle l’urgence d’offrir non seulement une aide matérielle, mais aussi un soutien émotionnel et humain.
Dans la ville de Rio Pardo, traversée par deux rivières – Rio Pardo et Rio Jacuí – les FMA gèrent une œuvre sociale, l’Instituto Medianeira Casa da Criança (IMCC), qui s’occupe d’environ 67 familles et 80 enfants. Neuf quartiers, soit plus de 15 200 personnes, ont été touchés, la population riveraine étant la plus touchée. Quelque 558 personnes ont été hébergées dans des abris fournis par la municipalité.
Face à cette situation, la Communauté Maria Ausiliatrice des FMA de Rio Pardo a choisi de maintenir les activités avec les enfants – même si certains éducateurs ont dû partir pour récupérer et sauver leurs biens – afin de ne pas manquer de soutien psychologique aux enfants et de garantir la nourriture et la sécurité qu’offre l’Institut. Les sœurs restent en contact avec les familles pour suivre l’évolution de la situation. Pendant deux jours et demi, toute la ville a été privée d’électricité et de communication, ce qui a rendu les contacts difficiles. Les familles ont également été privées d’eau potable pendant plusieurs jours. L’IMCC a fait don de vêtements, de chaussures et de nourriture, tout en écoutant et en soutenant les familles des étudiants. Ils sont 11 à avoir besoin d’aide et leurs besoins sont variés. Parmi les personnes touchées par les inondations à Rio Pardo se trouvent certains éducateurs de l’IMCC et leurs familles.
ARCORES Brasil, le réseau de la Famille Augustinienne Récollets, collecte des fonds pour les sans-abris de Rio Pardo et les donnera à l’IMCC, afin d’acheter des meubles pour les familles touchées, de fournir de la nourriture et, si possible, de rénover certaines maisons.
La ville d’Uruguaiana est confrontée à la troisième pire inondation de l’histoire du fleuve Uruguay, dont le niveau a atteint 12,37 mètres le 11 mai. Les inondations ont déjà provoqué le déplacement de plus de 2 300 personnes. Il y a 346 personnes (86 familles) sans abri et 1 941 (483 familles) déplacées. La ville dispose de cinq abris publics dans la municipalité de São Marcos. Les familles qui y sont hébergées reçoivent des repas avec des aliments donnés par la population et la municipalité.
L’Institut Laura Vicuña d’Uruguaiana, une école gérée par les FMA, promeut la campagne ILV Ajuda. Il s’agit d’un mouvement qui s’intensifie avec le soutien des étudiants, de leurs familles et de tous les collaborateurs. Des dons sont reçus quotidiennement à l’école : nourriture non périssable, vêtements, eau et jouets.
De nombreux employés participent à diverses initiatives visant à aider les personnes touchées par les inondations. Même les enfants de l’école primaire, de la première à la cinquième année, ont apporté leur contribution : pendant la semaine de la fête des mères, ils ont écrit des lettres contenant des messages de soutien et de foi à l’intention des mères qui traversent des difficultés et sont déplacées dans la région de Porto Alegre.
L’espoir d’une nouvelle vie
Le témoignage d’une famille qui a cherché l’hospitalité à la Casa Santa Teresa de Porto Alegre.
« Le 6 mai 2024, à cause des inondations dans l’État du Rio Grande do Sul et dans notre quartier de Menino Deus à Porto Alegre, moi, Mariana, enceinte de Miguel (9 mois), et Lucas, mon mari, avons commencé à chercher un refuge dans un endroit proche de l’hôpital Moinhos de Vento, où Miguel devait naître. La Divine Providence a donc voulu que nous trouvions refuge – comme la Sainte Famille – au Foyer Salésien de Sainte Thérèse, où les religieuses nous ont réservé un accueil extraordinaire le 6 mai, jour de la Saint Dominique Savio.
En fin de journée, pendant la messe, nous avons appris que c’était le jour de ce Saint, patron des futures mamans. En arrivant à la maison, nous avons vu des images de Notre Dame Auxiliatrice, dont nous sommes certains qu’elle est notre Mère et notre aide, surtout en ce moment de calamité et à la veille de la naissance de Miguel. En un peu plus d’une semaine de séjour ici, nous avons fait plus ample connaissance avec la Famille salésienne, célébré la Sainte Messe avec les sœurs et les prêtres qui sont passés par ici, prié le chapelet et vraiment réussi à nous préparer spirituellement.
Nous sommes certaines que Dieu a voulu que notre refuge, notre Bethléem, soit ici, avec les sœurs et Notre Seigneur. Nous sommes aujourd’hui le 14 mai et nous attendons toujours l’arrivée du petit Miguel, dont la date de naissance est le 22 mai. Nos cœurs s’efforcent d’accueillir cette nouvelle vie qui arrive même au milieu du chaos que connaît le Rio Grande do Sul en ce moment. Miguel sera et est déjà un signe d’espoir pour nous au milieu de tout cela. Dieu permet la souffrance pour notre édification et notre conversion. Nous avons la chance de pouvoir passer cette période difficile en sécurité et en priant pour tous ceux qui ont le plus besoin de prières, d’aide et de force pour surmonter ce moment difficile. Nous sommes immensément reconnaissants à Dieu, à Marie Auxiliatrice, à Don Bosco, à Mère Mazzarello, à Saint Dominique Savio, pour tout ce que nous vivons. Que nos intercesseurs soient toujours une lumière dans la vie des FMA, qu’ils deviennent une maison pour beaucoup de personnes et de familles, comme ils le sont pour nous. Nous leur sommes éternellement reconnaissantes ».
La plus grande inondation de tous les temps
Avant les inondations historiques d’avril et mai 2024, la plus grande catastrophe de ce type dans la capitale Porto Alegre remonte à 1941. À l’époque, le niveau maximum atteint par les eaux de la Guaíba était de 4,76 mètres. Un autre facteur qui rend la vie difficile aux habitants du Rio Grande do Sul sont les températures, qui ont chuté ces dernières heures, atteignant 11ºC entre le lever et le coucher du soleil.
La solidarité s’accroît dans toutes les présences de la BAP
Depuis que la calamité de Rio Grande do Sul a commencé à prendre des proportions impensables, toutes les communautés éducatives de la Province BAP, aussi bien les écoles que les Œuvres sociales, ont commencé à s’organiser et à étendre leurs bras et leurs cœurs pour aller à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin.
Les activités sont innombrables, toutes plus créatives les unes que les autres avec la collecte de denrées alimentaires non périssables, d’eau, de vêtements, de jouets, de produits d’hygiène, de matériel de nettoyage, de matelas, de draps et de couvertures. Plusieurs camions chargés de dons ont déjà voyagé vers le sud du Brésil. Il existe également une collaboration avec la Poste et d’autres ONG pour que le matériel collecté parvienne aux communautés du Rio Grande do Sul.
L’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice offre un soutien concret à la population et compte sur la générosité et la solidarité de tous. Il est possible d’envoyer des contributions et des offrandes de la manière indiquée sur le Site de l’Institute FMA, en spécifiant la cause L’urgence inondation Rio Grande do Sul.
